FOOTBALL FACTORY

John King

J'ai lu.347 pages

Jean-Marie Collomb :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire :

Ce récit rassemble les souvenirs d'un hooligan du club de Chelsea, à Londres, rassemblés dans une trilogie (Football factory, La meute (parue depuis peu) et England Away (à paraître)). L'histoire se passe dans les années 80, à l'apogée du hooliganisme anglais. John King fait partie des Headhunters (chasseurs de têtes) groupe redouté et redoutable à travers le royaume. La description de ce qui est une véritable guérilla urbaine menant à des affrontements d'une rare violence nous laisse loin de la passion du football que les hooligans ressentent tout de même presque tous (du moins à leur sens). King emploie à dessein des mots vulgaires de manière à refléter l'ambiance de violence, de sexe, de misère mentale de ces groupes mais nous apprend aussi que tous les hooligans ne sont pas des paumés et qu'en tous cas, ce fléau qui a dévasté l'Angleterre des années 70 et 80 est tout sauf un mouvement spontané. Au contraire, un ensemble de codes, de rites, de conduite distingue les vrais hools du commun des supporters. A aucun moment, l'auteur ne semble éprouver de remords pour ses actes puisque cela est ressenti comme un mode de vie par les bélligérants.

Avis :
Jean-Marie Collomb : L'intérêt principal de ce bouquin réside dans la restitution d'un climat social (l'Angleterre des années 80). King passe constamment de l'évocation des bastons autour des stades à la description de la situation sociale qu'il perçoit. Là, on voit que Tchacher a vraiment fait mal au peuple anglais. Dans la foulée du démembrement de l'emploi, la jeunesse anglaise a radicalisé ce qui relève de sa culture: on voit bien les raisons de l'essor de la musique punk et du hooliganisme comme espaces de liberté, en réaction à la rigidité d'un pouvoir impitoyable. Contrairement à ma critique de "parmi les hooligans", je ne conseillerais pas la lecture de ce livre aux gens qui ne connaissent pas la vie des tribunes en général et en Angleterre en particulier. Le récit des scènes de bagarre (et de cul) sont particulièrement crues et dégueulasses.