EXTENSION DU DOMAINE DE LA LUTTE
Michel Houellebecq.
J'ai lu. 155 pages
Histoire :
Ville de banlieue, chambre anonyme, petit travail, salaire correct, peu d'intérêt, pas d'amis, de vagues relations. Aucune envie, plus de désir, quelques habitudes. C'est tout un monde de désespoir et de non-sens qui s'ouvre en même temps que commence ce roman des perdants et des abandonnés, ceux qui ont érigé la routine en mode de vie, le renoncement en principe, le défaitisme en valeur. On pourrait en rester là : mais l'auteur va tellement loin dans sa peinture clinique, crue, désenchantée, qu'on relève la tête et le défi. Plus que son antihéros, en tout cas : c'est du moins ce qu'il faut se souhaiter...
Avis :
Sylvie Guibal : J'ai lu ce livre par curiosité à force d'entendre parler de l'auteur. Bien écrit, ce livre se lit aisément mais attention de ne pas être porté par la déprime avant de le lire. Le narrateur (donc l'auteur ?) est sans complaisance avec ses contemporains mais cela est compensé par un certain humour rentré !
Rédac chef : Houellebecq est certainement l'un des meilleurs auteurs de sa génération. Au delà de ses excès médiatiques, il reste une vraie plume et une faculté indéniable à manipuler le lecteur. Dernière une histoire presque banale, le malaise prend place et on referme ce livre avec un drôle de goût dans la bouche. Superbe maîtrise.